Les banques boycottent Cuba - Communqué de presse

Action Non au Blocus 06 11 25

L'Assemblée générale des Nations unies condamne le blocus des États-Unis contre Cuba 
Pour la 33e année consécutive, l'ONU a adopté le 29 octobre à une large majorité une résolution condamnant le blocus des États-Unis contre Cuba. Ce vote intervient à un moment délicat, car Cuba traverse une période très difficile. Les Cubains doivent faire face à des coupures d'électricité quotidiennes, à une pénurie de médicaments et à une inflation galopante. C'est la conséquence du blocus économique le plus long de l'histoire mondiale. Six décennies de blocus économique, financier et commercial contre Cuba ont coûté au pays une perte totale cumulée de 164 milliards de dollars. Entre mars 2023 et février 2024, le blocus a coûté 5 milliards de dollars. Ce blocus a privé l'économie cubaine de tout oxygène. « Si Cuba n'était pas soumise à un blocus, elle pourrait être comme les Pays-Bas. Elle dispose d'une population intellectuellement bien préparée et hautement qualifiée », a déclaré le président brésilien Lula le 13 juillet 2021 sur X (@LulaOficial).

La position de l'Union européenne : le blocus affecte le niveau de vie des Cubains. 
Après le vote, l'Union européenne a expliqué, par la voix de Christina Markus Lassen, ambassadrice du Danemark auprès des Nations unies, les raisons pour lesquelles elle condamne le blocus : « Comme à plusieurs reprises auparavant, je réitère aujourd'hui notre conviction que l'embargo économique, commercial et financier imposé par les États-Unis à Cuba a un impact néfaste sur la situation économique du pays et un effet négatif sur le niveau de vie de la population cubaine. Nous ne devons pas oublier que le commerce extérieur et les investissements étrangers, qui sont de facto compromis par l'embargo, peuvent jouer un rôle crucial pour aider le pays à s'engager sur la voie de la modernisation, des réformes et de la croissance durable, et aider la population à surmonter les difficultés économiques ».

Trump continue de serrer la vis. 
Comme on pouvait s'y attendre, l'administration Trump a encore renforcé la pression. Entre autres mesures, Cuba a été inscrite sur la liste arbitraire des pays qui soutiennent le terrorisme. Cela rend les transactions financières avec l'étranger pratiquement impossibles. L'année dernière, quarante banques additionnelles ont refusé d'effectuer des transactions avec Cuba. Pour l'économie de n'importe quel pays, c'est un coup dur. De plus, comme beaucoup d'autres pays du Sud, Cuba est toujours confrontée aux conséquences économiques de la crise du Covid. Le secteur du tourisme, véritable poumon de l'économie cubaine, a été particulièrement touché. Au premier trimestre 2025, le nombre de visiteurs étrangers a chuté de 30 %.

Les tentacules du blocus des États-Unis contre Cuba s'étendent jusqu'ici.
À l'instar des sanctions américaines, la plupart des banques belges refusent de transférer de l'argent vers Cuba. Même les paiements effectués en Belgique et dans l'UE qui mentionnent ou comportent le nom « Cuba » sont bloqués. Cela s'est encore produit récemment, lorsque la banque ING a refusé d'accepter un paiement accompagné de la mention « paiement flyers Cuba ». Un autre exemple est le refus d'un paiement pour un billet d'avion de La Havane à Bruxelles, payé depuis un compte belge vers un compte Air France aux Pays-Bas. « C'est du jamais vu », selon Wim Leysens, secrétaire de la « Coordination pour la levée du blocus contre Cuba ». Ce réseau de 40 organisations de la société civile dénonce depuis longtemps ces pratiques, d'autant plus que la législation européenne et belge interdit l'application des lois de sanction de pays tiers.

Le ministre des Finances, Jan Jambon, ferme les yeux sur les abus des banques !
Au printemps, Meyrem Almaci (Groen) et Els Van Hoof (CD&V) ont interpellé le ministre des Finances Jan Jambon au sujet de cette politique des banques. Malgré les exemples concrets de refus de paiement qui lui ont été présentés, le ministre a répondu : « À l'heure actuelle, il n'est pas établi que ces banques appliquent effectivement la législation et la réglementation (il s'agit des lois américaines sur les sanctions contre Cuba, ndlr) ». Le ministre ignore ainsi le contenu des courriels d'ING et de BNP-Paribas-Fortis que nous lui avons transmis et dans lesquels elles indiquent tenir compte des sanctions américaines.

La « Coordination pour la levée du blocus contre Cuba » exige du gouvernement un contrôle strict contre les abus des banques. 
Dans la pratique, ce sont surtout les grandes banques qui bloquent les paiements en référence à « Cuba » et imposent leur politique aux autres banques pour lesquelles elles effectuent des transactions financières. C'est pourquoi la « Coordination pour la levée du blocus contre Cuba » demande un contrôle strict des banques afin que les paiements vers Cuba ou liés à « Cuba » soient garantis. Par le biais d'une pétition, le réseau appelle notamment les grandes banques belges à mettre fin à cette pratique néfaste et illégale.

Pour appuyer ses revendications, la « Coordination pour la levée du blocus contre Cuba » organise une action de sensibilisation le jeudi 6 novembre à 17 heures sur la place de la Monnaie à Bruxelles.